Imprimer
02.11.2018
Le discours d’Ara Babloyan à l’occasion de la dissolution de l’Assemblée nationale
1 / 1

" Chers compatriotes,

Mesdames et Messieurs les parlementaires de la sixième convocation de l'Assemblée nationale de la République d'Arménie,

Mesdames et Messieurs les collaborateurs de l'Assemblée nationale,

Par la force de la loi le parlement entame le processus de cessation de ses pouvoirs après la démission du Premier ministre et sa double non-élection. Conformément à la Constitution de la République d’Arménie, le parlement actuel fonctionnera jusqu'à la première séance de l'Assemblée nationale de la septième convocation.

Il est évident que le corps des députés de l'Assemblée nationale de la sixième convocation s’est distingué par sa modération et sa tolérance. C’est le résultat du grand professionnalisme, de la volonté politique et de la sagesse de nos collègues. Les derniers an et demi ont prouvé que chacun de nos députés a son profil individuel et défend pleinement sa position politique concernant toute question. Mais aux moments cruciaux, assez nombreux durant ces mois, ils ont su mettre de côté les intérêts et les points de vue du parti, pour se réunir autour de l’idée de maintenir la stabilité en Arménie et à Artsakh et ne pas conduire le pays vers de nouveaux bouleversements.

Je tiens à exprimer ma gratitude à tous les députés de l'Assemblée nationale de la République d'Arménie pour cette prise de conscience. Et en même temps, j'exprime une gratitude particulière à ceux qui, malgré les réalités anciennes et nouvelles, en ce temps de changements permanents, n'ont pas trahi leurs principes et lors de la prise de décision ne se sont guidés que par leur conscience et leurs convictions intérieures. Grâce à cela, au cours de ces mois a été préservé l 'essentiel : la prévisibilité des processus internes et externes, ce qui a permis de protéger le pays, la population et l'armée de nouvelles agitations.

Chers amis,

Ayant pris la direction du parlement depuis le printemps 2017, parallèlement au travail législatif, j'ai également procédé à une réforme de la structure du personnel de l’Assemblée nationale.

Bien sûr, je regrette de ne pas être en mesure de réaliser tous nos projets. Les résultats des travaux étant déjà visibles, nous sommes convaincus que les décisions prises étaient correctes et pertinentes. En particulier, la rationalisation de l'institut de conseillers du Président de l'AN a permis de travailler directement avec les départements de l'AN, d'identifier et de développer leur potentiel professionnel. Profitant de cette occasion, j’exprime mes remerciements à l’ensemble du personnel de l’AN pour son travail consciencieux et professionnel.

En même temps, je tiens à exprimer mes remerciements à la presse et à tous les journalistes accrédités au parlement. Ils ont assuré le haut niveau professionnel de la couverture opérationnelle et impartiale de notre travail et, en outre, ils ont souvent signalé les problèmes nécessitant des solutions urgentes devenant, plutôt, nos assistants et nos consultants.

Dans le cadre des réformes structurelles entamées, le programme le plus important a été l’initiative de création du centre analytique de l’AN. Notre objectif était de disposer d'un organe qui contrôle l'efficacité des lois adoptées, effectue les analyses et les évaluations, et présente les propositions motivées sur l’application possible de l'expérience et des traditions législatives internationales en Arménie dans n’importe quel domaine. J'espère que le futur parlement parviendra à la finalisation de cette initiative presque achevée.

Chers députés,

Chers compatriotes,

Pour conclure, je voudrais dire de façon simple et sincère: la responsabilité m’a accompagné toute la vie. Je l’ai porté, étant juste médecin, chef de centre médical, Ministre de la santé et, pendant dix ans, président de la commission permanente de l’Assemblée nationale: la responsabilité comme un ami fidèle est avec moi et me contrôle.

Ma responsabilité s’est encore plus soulignée en tant que Président du parlement arménien.

Ainsi, lorsque la logique des développements politiques s’est éclairci, mon action la plus correcte et la plus compréhensible, en tant que du représentant de la plus grande force politique représentée au parlement, serait la démission.

Mais encore une fois, je me suis conduit par la même conscience, car j’ai cru que ma démission pourrait causer des difficultés inutiles.

D’ailleurs, tout groupe parlementaire de l’Assemblée nationale avait le droit de m’exprimer sa méfiance. Je remercie tous pour la grande confiance, qui a doublé ma responsabilité.

Chers amis,                                                                    

Je ne cache pas que je pars avec regret et inquiétude pour les projets entamés : initiatives législatives, coopération internationale, diplomatie parlementaire, réformes struc turelles, etc. Espérons que tout ira bien. Je souhaite au parlement de la septième convocation un travail législatif fructueux et, surtout, une responsabilité. "