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24.11.2021
L’allocution du Présidant de l’AN de la RA Alen Simonyan lors du colloque « L’Arménie : un an après... » au Sénat français
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Lors d u colloque le Présidant de l’Assemblée nationale de la République d’Arménie Alen Simonyan a notamment dit :

« Je voudrais saluer tous les participants de ce colloque et particulièrement remercier le Président du Sénat français pour l’organisation sous son haut patronage du colloque « L’Arménie :  un an après » et l’invitation de la délégation de l’Assemblée nationale de la République d’Arménie à cette occasion. La tenue d’un tel évènement dans un haut lieu comme le Sénat français et dans une atmosphère aussi chaleureuse est l’éclatant témoignage à mon sens de l’amitié solide et de la confiance mutuelle entre nos peuples et entre nos É tats. Aujourd’hui, hélas, nous sommes des témoins oculaires des états irréversibles ; quand il y a un an , avec le soutien affiché de la Turquie , l’Azerbaïdjan entame une guerre contre les Arméniens. Les conséquences de cette guerre de 44 jours sont effroyables , les pertes irrécouvrables. La guerre a provoqué des pertes humaines irrécouvrables pour notre pays en nous privant de jeunes personnes : d’une belle jeune génération brillante. Nous avons eu des victimes innocentes, des enfants, des femmes et des personnes âgées. Le peuple d’Arménie et d’Artsakh a dû combattre à plusieurs fronts – contre l’Azerbaïdjan, la Turquie et les mercenaires. Cette attaque inouïe par sa brutalité et sa violence visait non seulement l’Artsakh, les Arméniens d’Artsakh et leurs droits fondamentaux à la vie et à la sécurité, mais aussi c’était l’attaque des dictatures contre la démocratie et la marche résolue de l’Arménie et de l’Artsakh vers cette démocratie. Cependant la guerre et les pertes douloureuses n’ont pas entaillé l’esprit combatif de notre peuple. Aujourd’hui , un an après cette guerre , le peuple arménien reprend l’espoir pour un nouveau triomphe sur les difficultés et est fort du soutien de ces amis. Il est indiscutable qu’ignorer cette réalité peut être une lourde conséquence funeste pour la stabilité et la paix de notre région et représenter un défi pour l’Europe civilisée.

Chers amis,

Au cours des mois qui ont suivis la guerre de 44 jours l’Azerbaïdjan continue à bafouiller de façon systématique le droit international. D es crimes de guerre sont commis. Vous disposez parfaitement des données sur les événements sur les frontières de la République d’Arménie observés depuis 12 mai avec des incursions des forces armées azerbaidjanaises dans les régions de Sunik et de Guegharkunik. Ce sont des actes de la violation flagrante des articles de la déclaration tripartite du 9 novembre. Une semaine avant la visite de notre délégation en France les forces azerbaidjanaise s ont provoqué de nouveaux heurts et ont essayé de pénétrer sur le territoire de la République d’Arménie. Hélas, ces actions de provocation ont créé de nouvelles pertes humaines et territoriales. Nous avons un nombre important de soldats disparus. Je crois que la communauté internationale n’est pas dupe quant au sort des prisonniers de guerre et des civiles arméniens détenus en Azerbaïdjan, qui sont soumis aux actes de torture comme attestent les documents émis par les organisations internationales et dont l’Azerbaïdjan essaie de se servir comme de monnaie d’échange.

Chers collègues,

Alors que cette douloureuse réalité constitue notre quotidien, l’attention et les initiatives de nos amis nous sont d’un immense réconfort. Et c’est avec une gratitude sincère que je note la portée et l’ampleur de la résolution du 25 novembre 2020 du Sénat de la République Française portant sur la nécessité de la reconnaissance de la République du Haut-Karabagh comme une garantie essentielle de sécurité des Arméniens de l’Artsakh. C’est un document qui contribue , j’en suis sûr , au processus de négociations dans le cadre de Groupe de Minsk de OSCE et au règlement définitif pacifique du conflit en passant par la reconnaissance du statut de l’Artsakh. Je voudrais saluer et signaler le rôle exceptionnel  de Monsieur Gérard Larcher dans le processus d’adoption de cette résolution. Je voudrais également souligner le rôle crucial de l’émetteur de cette initiative, le président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, Monsieur Christian Cambon, ainsi que Bruno Retailleau le président du groupe de la solidarité avec les chrétiens du Moyen Orient. Je voudrais saluer tous les groupes politiques du Sénat et leurs président s en particuliers de leur soutien et de leur adhésion unanime à la résolution. Et je pense notamment à Patric Caner, à Hervé Marseille, à Eliane Assassy et à Guillaume Contard. C’est avec reconnaissance que je pense également à la visite en Arménie les 23 et 25 avril 2021 de la délégation du Sénat menée par le Président Larcher composée de cinq groupes politiques pour commémorer à nos côtés le 106ième anniversaire du génocide des Arméniens. Une commémoration particulière de cette année faisant tragiquement écho à récente agression turco-azerbaidjanaise et aux exactions subies de nouveau de cette guerre. Les messages exprimés à Erevan par le Président Gérard Larcher et les autres membres de la délégation ont réaffirmé le soutien du Sénat de la République Française à l’Arménie, à l’Artsakh et au peuple arménien.

Je tiens à remercier également tout le peuple français, les sénateurs, les parlementaires, le législateur français en général, les collectivités territoriales françaises , sans oublier bien sûr les intellectuels, journalistes, éditorialistes et écrivains pour la préoccupation permanente que vous avez aussi bien pour le sort du riche patrimoine historique et culturel de l’Artsakh des territoires que se trouve nt aujourd’hui sous l’occupation azerbaidjanaise que pour la libération des prisonniers de guerre arméniens ; des droits fondamentaux des réfugiés et des déplacés d’Artsakh. La position clairement exprimée par la France et la solidarité exceptionnelle au peuple arménien durant et après la guerre , sont le réconfort immense pour nous en cette période difficile. La position des autorités arméniennes demeure très ferme sur la nécessité de reprise du processus pacifique des négociations comme un gage de sécurité et de paix durable dans notre région , de même que sur la nécessité impérieuse de clarifier le statut du Haut-Karabakh. La propagande de la haine anti-arménienne orchestré e par les hautes autorités azerbaïdjanaises dont témoignent les déclarations officielles et les manifestations telles que l ’inauguration en plein centre de Bakou d’un saquer de trophées ou sont humiliés les prisonniers de guerre arméniens, la multiplication des actes d’agression contre l’Artsakh et l’Arménie, la politique de terreur et les exécutions répétées de civiles ne font que mettre en évidence le fait que l’existence phtisique et identitaire  pour les Arméniens sur les territoires contrôlés par l’Azerbaïdjan est inenvisageable. Aucun Arménien ne vit aujourd’hui sur les territoires occupés après la guerre de 44 jours, ce qu’est une épuration ethnique à mon sens. Bien sûr , nous savions l’implication de la France en tant que pays amis et coprésident dans le Groupe de Minsk de l’OSCE dans les négociations pour le règlement pacifique du conflit du Karabakh sous l’égide du groupe de Minsk. Je salue à ce titre la rencontre des coprésidents qui s’est déroulée le 10 novembre dernier à l’initiative de la partie française. Ces initiatives engag eantes du Sénat français s’inscrivent dans une longue et riche tradition d’amitié entre nos peuples et des relations franco-arménienne privilégiées, dont on fêtera bientôt la 30ième anniversaire. Dans ces relations l’échange et la coopération interparlementaires occupe une place centrale. En parenthèse je voudrais dire que la tenue des élections transparentes et équitables en Arménie de cette année dans le contexte de l’après-guerre est venue réaffirmer la détermination du peuple et des autorités arméniens de construire une démocratie. C’est avec satisfaction que nous pouvons constater que dorénavant la formation des autorités publiques issues de la volonté du peuple s’ancre dans la culture politique en Arménie et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que ce processus démocratique soit irréversible dans l' avenir. C’est la seule voie menant vraiment vers la démocratie et le développement de notre pays.

Chers amis ,

Hier j’ai eu l’honneur de signer avec le Président Larcher une convention entre le Sénat de la République Française et l’Assemblée nationale de la République d’Arménie. Je suis convaincu que cette convention donnera un nouvel élan à l’action des groupes d’amitié, à nos échanges, comme à nos relations interparlementaires en générale comme à un vecteur très important des relations franco - arméniennes privilégiées.

Je suis enchanté que par ces actions nous contribuons aux relations pluriséculaires de nos peuples.

Tous les jours sans relâche nous devons œuvrer inspirés des leçons que l’histoire nous donne et être fier de ce travail.

Je vous en remercie ».

24.11.2021
Alen Simonyan a répondu au journaliste russe
Hier, certains médias arméniens se sont précipités pour publier la...