« Votre Excellence,
Chers collègues,
Je suis heureux de pouvoir intervenir lors de la session de l'Assemblée parlementaire Euronest. Depuis sa création, Euronest joue un rôle fédérateur entre l'Union européenne et les pays du partenariat oriental, et j'espère qu'elle continuera à le faire, promouvant ainsi les valeurs qui sont les pierres angulaires du partenariat oriental.
Je suis convaincu que nous devons continuer à faire progresser nos objectifs communs en respectant et en valorisant à juste titre les intérêts vitaux et les priorités de chaque État membre de l'Assemblée.
Je voudrais souligner l’importance de la coopération entre l’Arménie et l’Union européenne, en particulier dans le cadre de l’accord de partenariat global et renforcé entre la République d’Arménie et l’Union européenne, qui est entré en vigueur le 1er mars 2021. L'accord élève les relations bilatérales entre l'Arménie et l'Union européenne à un nouveau niveau supérieur. C’est un document complet qui établit une base juridique solide pour le partenariat entre les deux parties et qui décrit la coopération dans tous les domaines de la justice, la sécurité, l'économie, l'agriculture et les infrastructures à l'environnement et le climat, l'éducation, la science, la culture et la santé.
Nous sommes convaincus que la mise en œuvre efficace de l'Accord de partenariat global et renforcé conduira à des résultats tangibles pour nos citoyens, en promouvant la démocratie, en renforçant la stabilité politique, économique et sociale grâce à des réformes à grande échelle et en améliorant considérablement la qualité de vie de nos citoyens.
Dans ce sens le parlement arménien apportera une contribution importante non seulement dans l’assistance de l'exécutif pour la mise en œuvre de l'Accord, mais aussi en exerçant ses fonctions de contrôle. Nous avons déjà lancé le projet de jumelage avec les parlements de Grèce et d'Italie pour renforcer la capacité institutionnelle du parlement à superviser correctement le programme de l'APGR.
Je voudrais saisir cette occasion pour mentionner les principes consacrés dans l'Accord de partenariat global et renforcé, réaffirmant l'engagement de l'UE à soutenir les efforts et les approches de la coprésidence du groupe de Minsk de l'OSCE fondés sur les principes de non-recours à la force, d'égalité des droits et du droit à l'autodétermination des peuples.
Cependant, il y a six mois, nous avons été témoins d'une violation flagrante du principe de non-recours à la force par l'Azerbaïdjan. Le 27 septembre 2020, l'Azerbaïdjan a déclenché une offensive militaire à grande échelle contre l'Artsakh. Malgré de nombreux faits prouvant que l'agression azérie contre l'Artsakh, avec le soutien direct de la Turquie et l'implication de terroristes étrangers qui sont liés à elle, était planifiée d'avance, l'Azerbaïdjan accuse cyniquement l'Arménie d’avoir provoqué la guerre. Une guerre dans laquelle l’Azerbaïdjan a commis des violences sans précédent et des crimes de guerre de masse. Je voudrais profiter de cette occasion pour remercier tous les membres du Parlement européen qui ont soutenu la vérité et ont condamné ces actions.
Les violations par l’Azerbaïdjan constantes et délibérées de la déclaration trilatérale du 9 novembre continuent de compromettre gravement l’application intégrale de la déclaration et posent de nouveaux défis à la paix et à la sécurité dans la région. L'obligation de libérer et de rapatrier les prisonniers de guerre et les autres personnes maintenues en captivité est directement inscrite dans la déclaration du 9 novembre. Cependant, la partie azerbaïdjanaise continue à ignorer ses engagements sous divers prétextes. Les membres du Conseil de Marina Kaljurand, Andrey Kovatchev and Željana Zovko ont également déclaré que le gouvernement azerbaïdjanais n'avait pas respecté la mesure provisoire de la Cour européenne des droits de l'homme, selon laquelle la Cour a obligé l'Azerbaïdjan à fournir des informations sur les conditions de détention et leur état de santé, la situation et les mesures prises pour les retourner. Je voudrais dire clairement à nos partenaires européens que de telles actions de l'Azerbaïdjan présentent de graves risques pour le déblocage et la stabilité des infrastructures régionales dans le Caucase du Sud.
De plus, le gouvernement azerbaïdjanais poursuit sa politique arménophobe, par laquelle il a nourrit ses citoyens depuis des décennies.
Un tel comportement xénophobe et haineux montre clairement que l'Azerbaïdjan tente de résoudre les problèmes litigieux par des méthodes barbares plutôt que civilisées.
Nous appelons nos partenaires à condamner les actions illégales et répréhensibles de l’Azerbaïdjan. Le retour des prisonniers de guerre et des autres détenus doit être effectué le plus rapidement possible sans conditions préalables ni obstacles créés artificiellement.
Pour conclure, je voudrais noter que le conflit du Haut-Karabakh n’est pas encore résolu, tant que le droit du peuple du Haut-Karabakh à l’autodétermination n’est pas réalisé. Nous sommes déterminés à poursuivre les négociations en vue d'un règlement pacifique du conflit sous les auspices des coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE. J'exhorte tous les partenaires internationaux à soutenir ce format.
Chers collègues,
Revenant aux affaires intérieures de l'Arménie, je voudrais vous informer que les partis politiques représentés au parlement ont accepté de tenir des élections législatives anticipées le 20 juin. Nous avons la volonté politique nécessaire pour organiser des élections libres et équitables, comme cela s'est produit en 2018. Tous les citoyens arméniens doivent avoir la possibilité d'exprimer leur volonté et de former un gouvernement démocratiquement élu, qui est la seule manière légitime de gouverner. J'espère que le Conseil de l'Europe, avec d'autres partenaires internationaux, mènera des missions d'observation électorale à long et à court terme. Malgré toutes les difficultés causées par le COVID-19 et la guerre, les changements démocratiques en Arménie sont irréversibles.
Merci pour votre attention