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« Chers collègues, Monsieur le Président, plus tôt dans la journée, vous avez dit que vous considérez cette plate-forme comme une agora plutôt qu'une arène. Et je partage votre approche. Malheureusement, nous utilisons parfois cette plate-forme comme un champ de bataille, oubliant l'idée initiale du Conseil de l'Europe, l'idée de rassembler les nations européennes pour trouver une solution à des problèmes communs, l'idée de reconstruire et de maintenir la paix sur un continent divisé, l'idée de protéger les droits de l'homme en Europe.

Hier, mon homologue azerbaïdjanais a déclaré que l'Azerbaïdjan a fait et fait tout pour parvenir à la paix. Et je me suis rendu compte qu'étant dans la même organisation, nous avons toujours des perceptions différentes des valeurs fondamentales de cette organisation. Nous percevons la paix différemment, nous percevons les droits de l'homme différemment. Quand vous bombardez une maternité, cela ne mène pas à la paix. Lorsque vous décapitez un citoyen âgé, cela ne mène pas à la paix.

 Lorsque vous inaugurez un parc de trophées au cœur de votre capitale, en y plaçant des mannequins humiliants et déshumanisants de soldats arméniens, lorsque vous emmenez fièrement vos enfants dans ce parc, cela ne mène pas à la paix. Cela peut conduire au mépris, peut-être à la haine, mais pas à la paix.

Lorsque vous refusez de libérer des prisonniers de guerre et d'autres détenus, lorsque vous en faites des objets de négoces, revendiquant sans cesse de nouvelles exigences, cela ne mène pas à la paix. Quand les décisions de la CEDH sur les prisonniers de guerre arméniens, les résolutions de l'APCE et du Parlement européen n’ont aucune importance pour vous, et vous rejetez les instruments internationaux de protection des droits de l'homme, cela ne mène pas à la paix.

Lorsque vous tirez sur les villageois, les civils vivant dans leur patrie, en utilisant des armes de gros et de petit calibre, cela ne mène pas à la paix.

Lorsque vous faites exploser intentionnellement un gazoduc et vous privez des civils, y compris des enfants, de la possibilité de se réchauffer par temps très froid, ce n'est pas pour la paix.

Lorsque vos forces armées menacent les civils par des haut-parleurs, les forçant à fuir leurs maisons et leurs villages, ce n'est pas pour la paix.

Lorsque vous endommagez, vous détruisez des églises arméniennes, des monuments historiques et culturels, des cimetières, même après la décision de la Cour internationale de justice, après l'adoption des résolutions de l'APCE, le Parlement européen, lorsque votre président ordonne publiquement la suppression des inscriptions arméniennes des églises arméniennes du Haut-Karabakh, pour effacer toute trace arménienne de ces territoires, ce n'est pas la paix.

Par conséquent, chers collègues, lorsque nous parlons de paix, assurons-nous d'abord qu'ici, dans cette agora, nous percevons ce mot de la même manière. Peut-être cela nous aidera à démarrer le processus de construction de la confiance, le processus de construction de la paix, et enfin cela nous permettra à apporter une vraie paix dans notre région ».